Dans le récit biblique de la Genèse, l’ordre de la Création révèle une vérité souvent oubliée dans notre rapport au vivant. Avant que l’homme ne daigne poser son pied sur cette planète encore immaculée, Dieu avait déjà rempli le ciel d’ailes, la mer d’écailles, et la terre de pattes, de truffes et de babines frémissantes. Un tableau vivant, un chef-d'œuvre d’une complexité que nous avons l’insolence d’oublier. Les animaux étaient là avant nous. Cette antériorité n’a rien d’un hasard ; elle est un avertissement gravé dans l’éternité. Ce détail, loin d’être anodin, porte un message profond sur notre rôle et nos responsabilités envers ces compagnons de la Création.
Un ordre qui inspire l’humilité
Lorsque Dieu modela les cieux et la Terre, chaque étape fut marquée par un ordre précis. Les animaux furent créés au cinquième et au début du sixième jour, bien avant que l’homme ne soit formé à son image. Ils étaient là, témoins silencieux d’un monde en devenir, dotés de la vie par une volonté divine. Cet ordre invite à l’humilité. Nous, les humains, souvent tentés de nous placer au sommet de la hiérarchie du vivant, devrions au contraire nous rappeler que nous sommes venus après. Si les animaux étaient là avant nous, cela implique qu’ils ont une place unique dans l’équilibre de la Création, une valeur que nous devons respecter et protéger.
La responsabilité de veiller sur la Création
La Genèse nous confie également une mission : dominer la Terre, non pas dans un esprit de destruction ou d’exploitation, mais en tant que gardiens bienveillants. Dans cette perspective, "dominer" signifie prendre soin, cultiver et préserver. Les animaux ne sont pas de simples ressources ; ils sont nos partenaires dans l’œuvre divine, porteurs d’une beauté et d’une diversité qui reflètent la grandeur de leur Créateur. Malheureusement, à travers les siècles, cette responsabilité a souvent été négligée. Déforestation, chasse excessive, extinction des espèces et mauvais traitements infligés aux animaux sont autant de témoignages d’un oubli de notre devoir sacré. En mettant en péril les animaux, nous trahissons non seulement notre mission, mais aussi le don précieux qui nous a été confié.
Un appel à l’action et à la réflexion
Rappelons-nous que la Bible ne cesse de souligner la valeur de chaque créature. Le psaume 104 chante la sagesse de Dieu dans la création de la faune et de la flore. Dans l’Arche de Noé, chaque espèce fut sauvée pour assurer leur pérennité. Jésus lui-même a parlé de la valeur d’un moineau, affirmant que pas un seul ne tombe à terre sans que le Père ne le sache. Dans un monde marqué par des crises écologiques sans précédent, ce message est plus pertinent que jamais. Prendre soin des animaux, protéger leur habitat, veiller à leur bien-être : ces gestes ne sont pas secondaires, mais centraux à notre vocation.
N’oublions jamais notre devoir envers eux
En méditant sur le fait que les animaux furent créés avant nous, nous devrions nous engager à les traiter avec dignité et respect. Chaque être vivant, des créatures les plus petites aux plus imposantes, témoigne de la gloire de Dieu et nous rappelle que nous faisons partie d’un ensemble plus grand, une symphonie orchestrée par le Créateur. Prenons soin des animaux, non par obligation, mais par amour et gratitude envers leur existence, qui enrichit et embellit notre monde. Ils étaient là avant nous ; soyons à la hauteur de cette confiance divine en devenant les protecteurs qu’ils méritent.
David Banville.
Comments